Il avait longtemps couru. Il n'avait pas eu envie de s'arrêter. Il avait couru plus longtemps que d'habitude. Il ne sentait pas vraiment son coeur battre tant il allait vite. Il avait l'impression de n'être plus qu'une étoile. Plus qu'un souvenir. Plus qu'un mot. Plus qu'un cri. Plus que de l'air. Plus que le souffle du vent qui fuit. Il fuyait sans trop savoir quoi. Mais il le fuyait comme un ange qui fuit le diable. Rien ne pouvait le stopper. Ni obstacles, ni rien. Non, il se sentait libre. Il avait l'impression que deux ailes lui poussaient dans le dos. Lui, le démon des nuits. L'humain sans rien. Il avait envie de s'envoler. Il n'avait avant qu'un seul rêve. Maintenant, tant d'autres venaient s'y ajouter. Dans sa course éfrenée à travers toute ces plaines, il pensaient déjà à lui.
Lui, cet homme qui avait mit de la couleur dans ses yeux. Cet homme qui lui avait donné de nouveaux rêves, de nouveaux espoirs. Un homme au prénom angélique. Un prénom qui faisait rougir à chaque fois le jeune adolescent. Makube... C'était tellement beau. Un prénom qui lui allait tellement bien. Kouta ne pensait plus qu'au chef des anges noirs. Mais....s'il ne venait pas au bar ? S'il décidait de ne pas le rejoindre parce qu'il avait détesté ? S'il ne l'aimait vraiment pas ? Comment ferait-il ?
Le jeune adolescent s'était enfin arrêté. Il était de retour au pensionnat. Il s'était décidé à aller prendre une bonne douche. Après un rapide passage dans la chambre où il ne vit personne, il fila dans les douches pour hommes. Quelques minutes pour se doucher, d'autres pour se préparer, une dernière pour se contempler. Habillé tout de blanc, comme un ange tombé du paradis, il était vraiment magnifique. On aurait dit qu'il était inhumain tant il était magnifique. Il se surprit même à se sourire dans le miroir. Après un rapide coup d'oeil à sa montre, il se mit à courir, plus calmement, mais courir quand même.
Dans la rue, on le regardait étrangement. Il ne devait pas être en retard. Makube y serait. Il le sentait. Il devait y être. Il ne pouvait pas le laisser seul avec ses illusions. il devrait le remettre à sa place. C'était pour ça qu'il viendrait, mais il y serait et se serait déjà magique. Kouta pourrait contempler cet océan magnifique. il pourrait l'avoir près de lui. Il pourrait le protéger...
Une voiture manqua de le faucher sur place, mais Kouta l'évita de justesse. N'écoutant point les coup de klaxon, il rentra dans le café quasiment vide et s'assit à une table. Il était tellement pressé de voir ce chef si craquant. Un semblant de paix s'afficha sur son visage. Il était paisible. Ses yeux s'éteignaient peu à peu alors que les gens le regardaient, mais dès que la porte s'ouvrait, son regard était illuminé d'espoir.